Nicolas Stemann’s inventive and musical staging interrogates Lessing’s play by complementing it with a text by Elfriede Jelinek, thus showing how this ideal of tolerance also requires taking responsibility for conflicts.
Nicolas Stemann’s inventive and musical staging interrogates Lessing’s play by complementing it with a text by Elfriede Jelinek, thus showing how this ideal of tolerance also requires taking responsibility for conflicts.
Nathan the Wise is an ode to religious tolerance. Set in Jerusalem, it tells the tale of the Jew Nathan and his faith in brotherhood during the time of the Muslim sultan Saladin and the Christian crusaders. Nicolas Stemann’s inventive and musical staging interrogates Lessing’s play by complementing it with a text by Elfriede Jelinek (commissioned for the occasion), thus showing how this ideal of tolerance also requires taking responsibility for conflicts.
Wednesday, September 14, 2016 - 8:30pm | Wed 14.09 | 20h30 |
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Thursday, September 15, 2016 - 7:00pm | Thu 15.09 | 19h00 |
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Friday, September 16, 2016 - 8:00pm | Fri 16.09 | 20h00 |
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Saturday, September 17, 2016 - 5:00pm | Sat 17.09 | 17h00 |
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Tuesday, September 20, 2016 - 7:00pm | Tue 20.09 | 19h00 |
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Wednesday, September 21, 2016 - 8:00pm | Wed 21.09 | 20h00 |
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Thursday, September 22, 2016 - 7:00pm | Thu 22.09 | 19h00 |
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Friday, September 23, 2016 - 8:00pm | Fri 23.09 | 20h00 |
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Saturday, September 24, 2016 - 5:00pm | Sat 24.09 | 17h00 |
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Vacation Sun. 18.09 et Mon. 19.09
M Price Category
Show accessible without audiodescription
PARENTS/CHILDREN
Sat. 24.09, 4:45pm-7:15pm
Show (parents) + workshop and snacks (children)
Workshop and snacks only
Further information
VIDY ITINERARY
See Nachlass and Nathan le Sage in the same evening and enjoy the S Price Category for the second show
14.09 | 16.09 | 17.09 | 21.09 | 23.09 | 24.09
FREE SHUTTLES
Geneva <> Vidy
Wed. 14.09: departure from Place Neuve at 16:30 and 19:00
Sat. 17.09: departure from Place Neuve at 13:00 and 15:30
Si vous souhaitez enchaîner avec le spectacle Nachlass, vous pouvez venir à Vidy avec la première navette et rentrer à Genève avec la dernière. More information and booking on batie.ch
Further information
Metteur en scène
L’Allemand Nicolas Stemann s’intéresse aux classiques du répertoire autant qu’aux écritures contemporaines, avec une prédilection pour celle d’Elfriede Jelinek. Chaque projet est l’occasion de réinterroger la forme théâtrale en convoquant à l’envi codes et outils disponibles, révélant l’actualité des enjeux d’une oeuvre tout en la questionnant. Il met en place une utilisation très musicale du texte théâtral, le considérant avant tout comme une partition, s’affranchissant de la contrainte des personnages. Dès 2002, il se fait remarquer par des mises en scène particulièrement libres d’Hamlet et des Souffrances du jeune Werther à Hanovre et, dix ans plus tard à Avignon, avec Les Contrats du commerçant de Jelinek et l’intégrale de Faust. A Genève, il a présenté Faust I, et à Vidy en 2015, Werther !
La maison brûle – mais cette nouvelle bâtisse d’idées éclairées, celle que Lessing et son Nathan veulent construire en lieu et place de l’ancienne qui a brûlé, a tout de même une cave.
Et qu’y trouve-t-on ?
Qu'a-t-on caché dans les tréfonds - au nom de la Paix ?
Que se passe-t-il dans l’ombre des Lumières ?
Nathan le Sage
Jérusalem en 1147. Au temps des croisades. Trois groupes se font face : les Templiers chrétiens ont envahi la Palestine et répandent peur et violence autour d’eux, afin de s’emparer des richesses et de prendre le pouvoir. Les musulmans menés par le sultan Saladin règnent sur la cité et se battent pour conserver leur pouvoir. Entre eux deux se tiennent les juifs, sans aucun droits mais acceptés et protégés par un sultan libéral et menacés d’autre part par des Templiers chrétiens qui en veulent à leurs propriétés et à leur vie.
C’est dans cette situation que se déroule à la fois l’histoire du Sage Nathan, qui rêve de tolérance, de compréhension et de raison, et l’amour de Recha, sa fille, pour un Templier fondamentaliste chrétien, qui avait été capturé par Saladin avant d’être gracié par celui-ci pour sa ressemblance troublante avec son frère mort.
Au travers de son amour pour Recha et de ses rencontres avec Nathan, le jeune Templier, combattant chrétien radical, abandonne ses préjugés les uns après les autres. Et lorsqu'il ose enfin venir auprès de ce juif haï pour lui demander la main de sa fille, Nathan hésite quand il entend le nom de famille du Templier. Le Templier prend cette hésitation pour un refus. Sur ce, Daja, la nourrice chrétienne de Recha, lui avoue qu'elle n’est pas la fille légitime de Nathan mais une chrétienne baptisée. Le Templier décide alors de se rendre auprès du Patriarche pour dénoncer Nathan ; selon les lois chrétiennes, un pareil sacrilège – élever une enfant chrétienne hors de la foi chrétienne – doit être puni par le bûcher.
Entre temps, le sultan Saladin et sa soeur Sittah organisent une intrigue contre Nathan afin qu’il renfloue les caisses de l’état. Pris dans cet étau, Nathan temporise en racontant la célèbre parabole des anneaux, un plaidoyer touchant pour la tolérance et l’humanité et contre l’aveuglement religieux.
Grâce à son immense habileté dramaturgique, Lessing réussit à déplacer cette situation apparemment sans issue – cet amour de deux ennemis au milieu des pogroms, des attentats-suicides et d’une guerre baignée de violence barbare – vers un happy end des plus invraisemblables.
Avant que tout ne finisse dans le sang, on comprend que ceux que tout oppose ont finalement bien plus en commun qu’ils ne le pensaient : Nathan a accueilli Recha orpheline chez lui, après que ses sept enfants et sa femme aient été assassinés lors d’un pogrom.
La mort sur un bûcher de Nathan est évitée de justesse, quand on apprend que Recha et le Templier sont en fait les enfants du frère disparu de Saladin, qui a épousé une chrétienne et qui est parti avec elle pour l’Europe.
Lessing construit un happy end fait de relations intriquées de parenté et de famille. Mais le prix à payer pour cette réconciliation générale est la mort de l’amour érotique : le couple d’amoureux devient une paire de frère et soeur. Fête de famille plutôt que tragédie amoureuse, Hänsel et Gretel plutôt que Roméo et Juliette. Et Nathan reste le seul sans famille… Et “au milieu des embrassades répétées, le rideau tombe.”
Crassier / Bataclan
Elfriede Jelinek, Prix Nobel de Littérature 2004, a écrit Crassier - Drame Secondaire à Nathan que j’ai créé à Hambourg en 2009. Pour cette mise en scène à Vidy, l’auteure a complété sa pièce d’un texte écrit suite aux attentats de Charlie Hebdo, de l’Hyper Cacher et du Bataclan - un texte que nous créons donc ici aujourd’hui.
Dans ces textes, Jelinek confronte le monde des Idées de Lessing aux réalités concrètes qui font nos relations sociales.
Jelinek le fait avec sa méthode propre du monologue à plusieurs voix, grace à laquelle elle varie et démonte des citations du texte de Lessing, les confronte au présent et les déroule jusqu’à l’absurde. La maison brûle – mais cette nouvelle bâtisse d’idées éclairées, celle que Lessing et son Nathan veulent construire en lieu et place de l’ancienne qui a brûlé, a tout de même une cave. Et qu’y trouve-t-on ? Qu’a-t-on caché dans les tréfonds – au nom de la Paix ? Que se passe-t-il dans l’ombre des Lumières ? Pourquoi est-il tellement plus simple de se vouer à la haine porteuse d’identité plutôt que de se consacrer au rapprochement ? Que reste-t-il des idées des Lumières après des siècles de guerres et de meurtres de masse au nom d’une soi-disant humanité (blanche) éclairée – jusqu’à cette lutte de la démocratie contre la terreur derrière laquelle se larve la guerre pour le pétrole et les terres au Moyen-Orient ?
Pleine de désespoir, Jelinek se moque autant de la folie sanguinaire des religions monothéistes que des idées et de l'humanisme des Lumières qui se sont coagulés depuis longtemps en un instrument d’oppression déguisé.
Mise en scène:
Nicolas Stemann
Traduction et dramaturgie:
Mathieu Bertholet
Conseil dramaturgique:
Benjamin von Blomberg
Scénographie:
Katrin Nottrodt
Musique:
Waël Koudaih (Rayess Bek)
Costumes:
Marysol del Castillo
Stagiaire assistanat Costumes:
Giulia Rossini
Vidéo:
Claudia Lehmann
Lumière:
Mattias Bovard
Assistanat mise en scène:
Nora Bussenius
Stagiaire assistanat mise en scène:
Mathias Brossard
Construction du décor:
Ateliers du Théâtre de Vidy
Avec:
Lorry Hardel
Lara Khattabi
Mounir Margoum
Serge Martin
Elios Noël
Véronique Alain
Laurent Papot
Lamya Regragui
Et deux musiciens:
Waël Koudaih (Rayess Bek)
Yann Pittard
Production déléguée:
Théâtre de Vidy
Coproduction:
MC93 - Maison de la Culture de la Seine St-Denis, Bobigny – Théâtre National de Strasbourg – Théâtre National de Bretagne, Rennes – Bonlieu Scène nationale Annecy et La Bâtie-Festival de Genève dans le cadre du Programme INTERREG France-Suisse 2014-2020
Avec le soutien du Fonds d’Insertion pour Jeunes Artistes Dramatiques, D.R.A.C. et Région Provence-Alpes-Côte d’Azur
Remerciements au Thalia Theater Hambourg
Création à Vidy
L'Arche est l'agent théâtral d'Elfriede Jelinek
Production de la première version: Thalia Theater Hambourg en collaboration avec le Schauspiel Köln
30.09 - 1.10.2016 | deSingel - campus international des arts, Antwerpen, Belgium |
9.11 - 11.11.2016 | Théâtre national de Bretagne, Rennes, France |
13.12 - 14.12.2016 | TANDEM - Scène nationale Arras Douai, France |
15.03 - 17.03.2017 | La Comédie de Reims, France |
30.03 - 31.03.2017 | Teatro Storchi, Modena, Italy |
11.04 - 12.04.2017 | Bonlieu scène nationale, Annecy, France |
27.09 - 7.10.2017 | Maison de la Culture de Seine-Saint-Denis, Bobigny, France |
12.10 - 14.10.2017 | FIBA Festival de Buenos Aires (AG) |
8.11 - 17.11.2017 | Théâtre National de Strasbourg (FR) |
Ce livret rassemble différents feuillets écrits par Elfriede Jelinek durant les répétitions de Nathan?!. Ils ont également été publiés en allemand par l’auteure sur son site Internet, elfriedejelinek.com. Ils ont été rassemblés pour l’occasion sous le titre Bataclan et traduits par Mathieu Bertholet, traducteur et dramaturge du spectacle. Seuls quelques extraits apparaissent dans le texte final du spectacle.
"En quelques courts monologues qui s’insèrent dans le drame de Lessing, Elfriede Jelinek y a fait entrer ce que l’auteur allemand avait mis de côté, ce qu’il avait ignoré au profit de sa réflexion morale, éthique et idéaliste : les états du corps, le désir, la chair."
Lire la suite dans le Carnet du Dramaturge