Une performance théâtrale et plastique mettant en scène une jeunesse aussi mélancolique que révoltée contre la collusion de l’art, du pouvoir et de l’argent et pour qui la violence n’est qu’un des modes de l’abandon.
Une performance théâtrale et plastique mettant en scène une jeunesse aussi mélancolique que révoltée contre la collusion de l’art, du pouvoir et de l’argent et pour qui la violence n’est qu’un des modes de l’abandon.
Il était une fois une société dans laquelle les gens d’en haut auraient accumulé argent, pouvoir et culture. Ils auraient pris la relève de gouvernements incapables d’organiser une vie collective loin du désordre et de la violence. Leurs hiérarchies et leurs espaces séparés suppléent alors à l’absence de projet collectif : mieux vaut tenir éloigné et sauvegarder que livrer à l’incertitude les trésors de la vie humaine que représentent l’amour et les chefs-d’œuvre de la culture. L’argent, le pouvoir et la culture sont devenus une seule et même puissance, un seul et même espace, la même image glorieuse d’une réussite et d’une exaltation qui ne se partagent pas, ou avec parcimonie en organisant le sentiment de manque et le désir insatisfait.
Pourtant, si les gens d’en haut vivent dans un monde aussi euphorique qu’auto-satisfait, leur monde est à bout de souffle, sans perspective, sans volonté autre que sa propre célébration et sa toute-puissance répétée. Toute la culture européenne a été privatisée, mise sous clé pour la sauvegarder. L’ennui menace et la joie manque. Alors il ne reste plus qu’aux gens d’en haut, pour conserver quelque chose de vital, de vivant, que l’auto-destruction – qu’enfin à nouveau il advienne quelque chose. Détruire la famille, détruire le désir, affronter la rage en s’offrant aux gens d’en bas. Lorsque la joie manque, seule la destruction réveille la vie.
Macaigne place En Manque dans une fondation privée qui a mis tout l’art européen sous coffre-fort. Mais l’auteur, acteur, réalisateur et metteur en scène ne critique pas, n’expose pas la métaphore savante d’une société figée dans ses certitudes et où quelques-uns organisent la misère des autres. Il fait du théâtre lui-même l’occasion de sortir des cadres, des certitudes, des manies. Il part à la recherche éperdue d’un nouveau désir de vivre, ensemble et hors des contraintes si longtemps imposées qu’elles paraissent naturelles et nécessaires, adressant à ceux venus à sa rencontre l’urgence d’un renouveau pour éviter l’effondrement, sortir de l’angoisse et s’arracher à la solitude.
Joué au Théâtre de Vidy du 23 au 26 mars 2017
Durée: env 150 min
Création Théâtre de Vidy en décembre 2016
Contact et informations des tournées
Production: Theâtre de Vidy et Compagnie Friche 22.66
Metteur en scène
Vincent Macaigne entre au Conservatoire national supérieur de Paris en 1999. Il crée en 2004 Friche 22.66, sa première pièce, puis successivement Requiem 3, une première version de L’Idiot, et Hamlet, au moins j’aurai laissé un beau cadavre : quatre heures proliférantes et vociférantes qui ont marqué le Festival d’Avignon en 2011. Il fait également des mises en scène à l’étranger, au Chili et au Brésil entre autres. Au cinéma, il fait partie de la jeune génération montante en tant qu’acteur et réalisateur. Comme réalisateur, il gagne plusieurs prix pour son premier moyen-métrage, Ce qu’il restera de nous, et adapte Dom Juan avec la troupe de la Comédie- Française. Comme acteur, on le retrouve notamment dans Tonnerre de Guillaume Brac, La Bataille de Solférino de Justine Triet, La Fille du 14 juillet d’Antonin Peretjatko, Tristesse Club de Vincent Mariette ou Les Deux Amis de Louis Garrel. En 2014, il crée à Vidy Idiot ! Parce que nous aurions dû nous aimer d’après le roman de Dostoïevski.
Texte, mise en scène et scénographie :
Vincent Macaigne
Lumière :
Jean Huleu
Accessoires :
Lucie Basclet
Son :
Marianne Pierré
Jonathan Cesaroni
Voix :
Matthieu Jaccard
Construction du décor :
Ateliers du Théâtre de Vidy
Régie générale :
Sébastien Mathé
Assistanat mise en scène :
Salou Sadras
Administration Cie Friche 22.66 :
AlterMachine
Camille Hakim Hashemi
Elisabeth Le Coënt
Avec :
Thibaut Evrard
Liza Lapert
Clara Lama-Schmit
Sofia Teillet
Et les figurants :
Elie Autin
Mélissa Guex
Adel Juhasz
Clémentine Le Bas
Matilda Moreillon
Romane Peytavin
Nathan Topow
Jean-Ahmed Trendl
Ainsi que les enfants
(en alternance) :
Baladine
Nora
Production :
Théâtre de Vidy
Compagnie Friche 22.66
Coproduction :
Théâtre de la Ville - Paris
La Villette – Paris
TANDEM Scène nationale
Holland Festival, Amsterdam
La Compagnie Friche 22.66 est soutenue par la DGCA - Ministère de la Culture et de la Communication (FR), au titre de Compagnie nationale
Avec la participation artistique du Jeune théâtre national
Création le 13 décembre 2016 au Théâtre de Vidy
>> la tournée sur PLATEAUX.CH
16.01 - 17.01.2017 | Tandem - Scène nationale Arras Douai, Douai, France |
7.06 - 9.06.2017 | Holland Festival - #HF17 |
12.10 - 13.10.2017 | SIRENOS – Vilnius Festival (LT) |
19.10 - 20.10.2017 | Nowy Theatre, Varsovie (PL) |
14.12 - 22.12.2017 | La Villette, Paris, dans le cadre du Festival d’Automne en partenariat avec le Théâtre de la Ville (FR) |
7.02 - 9.02.2018 | Le Lieu unique, Nantes (FR) |
22.02 - 23.02.2018 | Festival de Otoño a Primavera - Madrid (ESP) |